victimes attentat

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(Vendredi 18 octobre 2002)

Dominique de ViIlepin se rend aujourd'hui à Tripoli
Rapprochement franco-Iibyen

Dominique de Villepin se rend aujourd'hui à Tripoli pour sceller le rapprochement franco-Libyen. La visite du ministre des Affaires étrangères est l'aboutissement d'un processus engagé il y trois ans avec la levée de l'embargo de l'ONU contre la Libye mais compliqué par 1'affaire du DC 10 d'UTA. Les suites de l'attentat contre l'avion français qui avait causé 170 morts le 19 septembre 1989 seront évoquées au cours des entretiens bilatéraux. Car le contentieux n'est pas épuré. Des dédommagements n'ont pas été effectués et, surtout, la condamnation par contumas de six responsables libyens par la cour d'assise de Paris n'a pas été suivie d'effets.
La volonté française de tourner la page est motivée par des considérations à la fois économiques et diplomatiques. De nombreux contrats sont à prendre dans cet État pétrolier. Lundi, la commission mixte franco-libyenne doit se réunir à Paris pour la première fois depuis vingt ans.

Elle s'attellera à la relance de la coopération économique entre les deux pays. Paris qui a pris acte du recentrage du colonel Mouamar Kadhafi entend prendre davantage en compte la place occupée par Tripoli sur l'échiquier arabo-musulman et en Afrique. L'Irak, le conflit lsraélo-palestinien, et les risques de déstabilisation de l'Afrique de l'Ouest sont au menu des discussions. Dominique de Villepin et son homologue Abdel Rahmane Chalgam parleront également d'Al Qaida. La volonté de Tripoli de se démarquer du terrorisme international s'est accentuée après les attentats du 11 septembre. Après avoir joué un rôle d'intermédiaire dans la libération des otages de Jolo détenus par le groupe Abu Sayaf, la Libye paraît même disposée à participer à la lutte contre les mouvances islamistes tournant autour d'Al Qaida.
Reste qu'on France, les familles des victimes assistent avec amertume aux retrouvailles entre Paris et Tripoli.

Depuis l'échec de la dernière offensive du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière le dossier du DC 10 paraît classé. En février 2001, la Cour de cassation s'était prononcée contre une mise en cause directe du colonel Khadafi au nom du principe d'immunité dont bénéficient les chefs d'État. A l'issue du procès d'assise, chaque ayant droit des victimes a obtenu de la Libye des dommages et intérêts variant de 3 000 à 30 000 euros. Une peccadille en comparaison des montants promis par la Libye dans l'affaire de Lockerbie (10 millions de dollars par victime). Mais, à en croire les associations de victimes, l'essentiel serait ailleurs. « Les auteurs de l'attentat bénéficient d'une impunité absolue alors que tous les discours sont actuellement centrés sur la dénonciation du terrorisme ». affirme Guillaume Denoix de Saint Marc, un représentant des victimes en quête d'une solution honorable.

Thierry Oberlé

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