victimes attentat

(Mercredi 16 avril 2003)

La Mare aux Canards

Avis d'expert

Patrick Ollier, président de la commission des Affaires économiques à l'Assemblée (et M. Alliot-Marie à la ville), était chargé les 4 et 5 avril, d'une mission de confiance : accompagner à la foire commerciale de Tripoli 80 exposants français et en profiter pour prendre rendre visite au colonel Kadhafi. Lequel l'a reçu pendant deux heures. Une entrevue pour laquelle il remplaçait au pied levé le sous-ministre du Commerce extérieur, François Loos, qui voulait bien être à Tripoli le vendredi 4 -,auquel cas les officiels libyens auraient brillé par leur absence - mais pas le lendemain, car il tenait à tout prix, ce jour-là, à être présent dans sa circonscription alsacienne. M. le ministre a le sens des priorités.
De son entretien avec le dictateur libyen, Ollier a retenu deux choses.
Un : Kadhafi a rendu hommage à Chirac, qui est " dans la droite ligne du général de Gaulle " et porte haut " la voix de la France dans le monde arabe ".
Deux : le colonel, qui affirme vouloir réintégrer le concert des nations, juge sévèrement la guerre d'Irak, qui " va créer une multitude de petits Ben Laden à travers le monde (…). C'est plus dangereux que de laisser Saddam à la tête de son pays ".
Il est vrai qu'en matière de terrorisme Kadhafi en connaît un rayon.

Les affaires sont les affaires

Kadhafi a beaucoup insisté, lors de son entretien avec Ollier, sur la volonté de renouer avec la France. Il a pour cela fait appel aux souvenirs, anciens ou plus récents.
" Je veux regagner la confiance de l'Europe par le biais de la France, et non de l'Italie, notre ancien colonisateur, qui, à la différence de la France, a permis le survol de son territoire en 1986 aux avions américains allant bombarder mon palais et tuer ma fille. "
Le dictateur libyen sait aussi gré à Paris de ne pas s'être opposé, en janvier dernier, au choix d'une de ses compatriotes pour présider, à l'ONU, la Commission des droits de l'homme. " Cela ne peut que favoriser nos relations commerciales ", estime-t-il.
Comme quoi la " patrie des droits de l'homme " n'est pas trop regardante quand il y a des contrats à la clé.

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