victimes attentat

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(Mardi 30 avril 2003, 12h00)

Attentat DC10 d'UTA: les proches des victimes s'estiment floués par la Libye

Les familles de victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989 au-dessus du Niger ont jugé "inacceptable" la différence de traitement réservé par la Libye entre elles et les familles de victimes de l'attentat de Lockerbie (1988), dans un communiqué adressé mercredi à l'AFP.

Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdel Rahmane Chalgham a annoncé mardi que son pays acceptait de prendre sa responsabilité civile dans l'attentat de Lockerbie, en Ecosse, qui avait fait 270 morts et proposait un dédommagement de 10 millions de dollars par famille.

"Nous soutenons les familles de l'attentat de Lockerbie qui arrivent enfin au bout de leur lutte. Mais cette différence est inacceptable, et les familles du DC10 UTA ne l'accepteront pas!", précise le communiqué des "familles de l'attentat du DC10 UTA en colère".

Joint par l'AFP, Guillaume Denoix de Saint Marc, fils de l'une des victimes, a rappelé que le montant du dédommagement au titre du préjudice moral pour les familles des victimes du DC10 était compris entre 3.000 et 30.000 euros, selon le lien de parenté.

L'explosion de l'appareil de la compagnie française UTA, qui reliait Brazzaville à Paris, au-dessus du désert du Ténéré le 19 septembre 1989, avait tué 170 passagers et membres d'équipage de 17 nationalités.

"Notre première revendication, c'est un nouveau procès, à défaut, que la condamnation par contumace de six membres présumés des services secrets libyens soit appliquée et en dernier ressort une indemnisation comparable à celle proposée aux familles de Lockerbie", a affirmé M. Denoix de Saint Marc.

L'enquête judiciaire en France avait conduit en mars 1999 à la condamnation par contumace devant la cour d'assises de Paris de six membres présumés des services secrets libyens, parmi lesquels Abdallah Senoussi, beau-frère du colonel Kadhafi, considéré comme le numéro deux du renseignement libyen.
Trois mois plus tard, l'association française SOS-Attentats et des parents de victimes avaient déposé plainte contre le président Kadhafi.

En mars 2001, la Cour de cassation estimait qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre le chef de la révolution libyenne au regard des principes généraux du droit international "qui s'opposent à ce qu'un chef d'Etat en exercice puisse (...) faire l'objet de poursuites pénales dans un pays étranger".

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