victimes attentat

(Mardi 12 août 2003 20h55)

Un accord sur l'attentat de Lockerbie est presque bouclé


par Irwin Arieff

NATIONS UNIES (Reuters) - La Libye, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont bouclé un accord sur le long différend diplomatique concernant la responsabilité de Tripoli dans l'attentat de Lockerbie en 1988, ont annoncé mardi des diplomates.

"Il ne reste plus que les modalités pratiques", a affirmé un diplomate qui a requis l'anonymat.

Cet accord pourrait permettre d'aboutir en début de semaine prochaine à un vote du Conseil de sécurité de l'Onu mettant fin aux sanctions contre la Libye, ont indiqué des diplomates du Conseil.

Cette annonce intervient au lendemain d'une rencontre à Londres entre responsables des trois pays.

Le Wall Street Journal a affirmé mardi qu'un plan prévoyant le dépôt d'une résolution devant le Conseil de sécurité par la Grande-Bretagne avait déjà été mis au point. Les Etats-Unis s'abstiendraient alors de voter.

Les responsables américains et britanniques n'ont fait aucun commentaire à ce sujet.

En vertu d'un plan sur lequel les trois pays se sont entendus, la Libye adresserait au Conseil de sécurité un communiqué, rédigé d'avance, reconnaissant sa responsabilité dans l'attentat. Le Conseil procèderait alors au vote de levée des sanctions.

VERSEMENT d'INDEMNITES AUX VICTIMES

Les Nations unies ont adopté en 1992 et 1993 un embargo aérien et terrestre et une interdiction de vendre certains équipements pétroliers à la Libye afin de la pousser à extrader deux Libyens soupçonnés d'être impliqués dans l'attentat.

Ces sanctions avaient été suspendues en avril 1999, quand Tripoli a accepté de les livrer. Abdel Basset al-Megrahi, un agent des services de renseignements, a été reconnu coupable, tandis que le deuxième suspect a été acquitté.

Pour que la levée des sanctions devienne définitive, il faut encore que Tripoli reconnaisse sa responsabilité dans l'attentat contre un avion de la Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie qui fit 270 morts, renonce officiellement au terrorisme, accepte de coopérer davantage dans de nouvelles enquêtes et de verser des indemnités aux familles des victimes.

La Libye a accepté de payer 2,7 milliards de dollars, soit jusqu'à dix millions de dollars par victime.

Les avocats des familles des victimes ont rencontré la semaine dernière à Paris des responsables libyens et des représentants de la Banque pour les règlements internationaux à ce sujet. Les avocats espèrent qu'une nouvelle rencontre se tiendra mercredi et qu'un accord sera alors signé.

Des diplomates ont ajouté que la levée des sanctions bilatérales prises par Washington contre Tripoli, dont un embargo sur les importations de pétrole brut libyen remontant à 1982, constitue un problème à part et qu'aucune solution rapide n'est prévue car le gouvernement américain est divisé sur cette question.


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