victimes attentat

(dimanche 17 aout 2003, 13h45)

DC-10 d'UTA: les familles des victimes démentent tout "accord" avec la Libye

PARIS (AP) - Les familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, qui a fait 170 morts au-dessus du Niger en 1989, ont démenti dimanche qu'un "accord" ait été conclu avec la Libye pour la compensation des ayants droit et réclamé une "solidarité internationale" pour résoudre définitivement ce dossier, en même temps que celui de l'attentat de Lockerbie (270 morts en 1988).

"Nous sommes choqués par le fait qu'on dise qu'il y a eu accord avec les familles", a déclaré dimanche à l'Associated Press Guillaume Denoix de Saint Marc, porte-parole du collectif "Les familles du DC-10 UTA en colère!".

Pour M. De Saint Marc, fils d'une victime et représentant de 95 familles, on ne peut pour l'heure parler que des "conséquences" du procès par contumace en 1999 devant la cour d'assises de Paris, qui a entraîné au pénal la condamnation à perpétuité de six hauts responsables libyens et, au civil, le versement aux parties civiles (soit 313 ayants droit sur un total estimé à 1.500) des sommes allant de 3.000 à 30.000 euros, selon le lien de parenté, au titre du préjudice moral.

"Le total de ces sommes représente 11 millions d'euros, ce qui est approximativement ce que doit toucher une seule famille de Lockerbie", a observé M. De Saint Marc, favorable à un alignement des compensations en faveur des ayants droit d'UTA.

Dans le contexte actuel, alors qu'un accord est intervenu entre Tripoli et les familles de Lockerbie, "nous trouvons tout à fait légitime que les sanctions contre la Libye ne soit pas levées tant qu'une solution satisfaisante ne sera pas trouvée pour les familles du DC-10, qui représentent 170 victimes de 17 nationalités différentes, parmi lesquelles des Anglais, des Américains et des Français", a fait valoir leur porte-parole.

"Vu que l'embargo concernait les deux attentats, on ne peut pas demander la levée définitive de l'embargo", a-t-il poursuivi en allusion à la résolution en préparation aux Nations unies, contre laquelle la France pourrait opposer son veto.

De son côté, parallèlement aux pressions exercées par les autorités françaises pour obtenir un traitement financier équitable du dossier, le collectif UTA mène ses propres négociations avec la Libye.
"Nous sommes tout près d'obtenir un accord", a assuré Guillaume Denoix de Saint Marc. "Je suis en relation depuis un an et demi avec le fils de Kadhafi, Saïf al-Islam, qui est à la tête de la Kadhafi Charity Foundation (à l'origine de la libération des otages de Jolo, NDLR) dans le but de trouver une solution honorable pour les familles".

Au cours de ces discussions directes, qui se poursuivaient en début de semaine, avant la reconnaissance de responsabilité libyenne pour l'attentat de Lockerbie, "un texte commun a été rédigé, pour lequel nous attendons la validation de deux ou trois points et une signature", a encore précisé le porte-parole du collectif UTA.


De fait, le collectif souhaite que les pays occidentaux concernés fassent preuve de "solidarité" pour parvenir à "conclure cet accord avant la mise au vote de la résolution au Conseil de sécurité".
"Nous soutenons la volonté de la France d'opposer son veto, mais nous souhaitons qu'on n'en arrive pas là", souligne le porte-parole. "Dans le bénéfice de tous, il serait intéressant qu'un accord soit trouvé, ce qui permettrait, en toute sérénité, de voter la résolution."

AP

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