victimes attentat

(Mardi 19 août 2003, 15h12)

Paris pourrait bloquer la levée des sanctions contre la Lybie

PARIS (Reuters) - La France a laissé planer la menace d'un veto à une levée des sanctions des Nations unies contre la Libye tant que Tripoli n'aura pas consenti à verser des indemnités supplémentaires aux familles des victimes de l'attentat contre un DC-10 d'UTA en 1989.

Le Quai d'Orsay a par ailleurs apporté son soutien aux négociations actuellement menées par une association de familles de victimes et le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

"Nous ne pouvons pas accepter de discrimination entre les victimes d'actes de terrorisme de même nature", a déclaré Cécile Pozzo di Borgo, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Priée de dire si la France opposerait son veto lors d'un vote à l'Onu sur la levée des sanctions, elle n'a pas souhaité répondre, renvoyant simplement les journalistes à une déclaration où le Quai d'Orsay demandait une "solution fondée sur l'équité".

Le Royaume-Uni a déposé lundi à l'Onu une proposition de résolution prévoyant la levée des sanctions contre la Libye, après que Tripoli a reconnu sa responsabilité dans l'attentat contre un avion de la PanAm au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui avait fait 270 morts en décembre 1988.

La Libye a promis de verser 2,7 milliards de dollars aux victimes de cet attentat. Chaque famille de victime toucherait environ dix millions de dollars.

Dans le dossier français, seules 313 personnes sur les 1.000 parents de victimes ont touché des sommes comprises entre 3.000 et 30.000 euros.

La porte-parole du Quai d'Orsay a expliqué mardi que le ministère soutenait les négociations engagées par un groupe de familles de victimes françaises, conduit par Guillaume Denoix de Saint Marc, avec Seif al-Islam Kadhafi, président d'une fondation libyenne privée et fils de Mouammar Kadhafi.

"Ce serait une solution d'avoir un délai pour que ces négociations se poursuivent. Les négociations se tiennent entre les représentants des familles et la Libye", a dit Cécile Pozzo di Borgo.

"Le ministère des Affaires étrangères apporte son soutien politique et diplomatique aux négociations menées par les représentants des familles", a-t-elle ajouté. "Nous voulons croire qu'il est possible de trouver une solution basée sur l'équité."

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