victimes attentat

(Mercredi 3 décembre 2003, 16h58)

DC-10 d'UTA: les familles en appellent à Jacques Chirac

PARIS (AFP) - Les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA ont appelé mercredi les autorités françaises, après un nouvel échec des négociations avec la Libye, à agir dans le cadre du sommet "5+5" vendredi et samedi à Tunis pour obtenir de Tripoli une indemnisation définitive.

"La délégation libyenne a quitté Paris le mardi 2 décembre, marquant ainsi sa volonté de ne pas concrétiser l'accord de principe du 13 novembre 2003", écrit dans un communiqué le représentant des familles, Guillaume Denoix de Saint Marc.

M. Denoix de Saint Marc souligne qu'"une réunion de clôture des négociations et de signature avait été prévue entre le 29 novembre et le 2 décembre à Paris", soit quelques jours avant le sommet "5+5", vendredi et samedi à Tunis, où devraient se rencontrer le président français Jacques Chirac et le dirigeant libyen Mouamar Kadhafi.

Qualifiant l'attitude des Libyens de "revirement incompréhensible", les familles des victimes demandent "aux pouvoirs publics français qui nous ont soutenus efficacement ces derniers mois et aux représentants des 17 autres Etats dont des ressortissants ont été tués, de maintenir leur effort pour que les familles des 170 victimes de cet attentat obtiennent enfin justice"

"Nos espoirs se tournent vers le sommet "5+5" de Tunis", ajoute le communiqué.

"Cette importante réunion pourrait être l'occasion d'un dénouement positif", poursuit M. Denoix de Saint Marc. "Des engagements très fermes ont été pris au plus haut niveau de l'Etat libyen et nous nous en remettons à la parole donnée".

M. Denoix de Saint Marc, négociateur du collectif des "Familles de l'attentat du DC-10 d'UTA en colère", rappelle que des négociations "constructives" avec la Fondation Kadhafi avaient repris du 10 au 13 novembre à Tripoli et avaient "permis d'aboutir à un compromis acceptable, chaque partie faisant des concessions difficiles".

Ce compromis "précisait dans ses moindres détails les modalités selon lesquelles une fondation française serait chargée de verser les indemnités" aux familles, a-t-il ajouté. Tenus informés des négociations, l'association SOS Attentats et les pouvoirs publics français avaient "entériné" l'accord, selon lui.

Mais "lors de son arrivée samedi 29 novembre à Paris, la délégation libyenne a fait état du revirement de sa position et a adopté une position totalement différente, remettant en cause l'accord du principe du 13 novembre", poursuit le représentant des familles, en ajoutant que cette nouvelle position était "inacceptable".

La porte-parole de la présidence française, Catherine Colonna, a rappelé mardi que la Libye avait "pris des engagements au plus haut niveau" sur l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA.

Lors d'une visite d'Etat au Maroc, en octobre, M. Chirac avait averti la Libye que si aucun accord n'était trouvé pour une indemnisation équitable des familles, la France en tirerait des conséquences "sans agressivité et sans faiblesse".

L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, en 1989 au-dessus du désert du Ténéré (Niger).

La France et la Libye participent à Tunis au premier sommet des chefs d'Etat du dialogue "5+5" qui rassemble également la Tunisie, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, Malte, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie.

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