victimes attentat

(samedi 6 décembre 2003, 14h24)

DC-10 d'UTA: reprise des discussions, un échec aurait "un effet négatif", selon Chirac

TUNIS (AFP) - Le président français Jacques Chirac a déclaré samedi que les discussions entre la Fondation Khadafi et les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA avaient repris mais qu'un échec aurait "un effet négatif" sur les relations entre les deux pays.

"Les contacts entre les familles des victimes du vol d'UTA et les représentants de la Fondation Khadafi ont repris", a dit M. Chirac lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet euro-maghrébin auquel participait le dirigeant libyen Mouammar Khadafi.

"J'avais imaginé qu'à l'occasion de cette reprise une solution pourrait intervenir. Pour le moment elle n'est pas intervenue et le réglement définitif de cette douloureuse question n'est pas faite, croyez bien que je le regrette", a déclaré M. Chirac.

"Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet depuis deux jours", a-t-il ajouté, en soulignant que "c'est toujours très compliqué les relations avec la Libye, je le dis sans agressivité".

Une source diplomatique a précisé que des contacts avaient eu lieu non seulement au niveau des familles mais aussi au niveau des hauts fonctionnaires des deux pays.

M. Chirac a rappelé que Tripoli avait pris des engagements "au plus haut niveau de l'état libyen" et que ceux-ci "doivent être tenus".

"A défaut, a-t-il dit, nous devrions en tirer toutes les conclusions. Cela pourrait certainement avoir un effet négatif sur la relance de nos relations bilatérales et sur la pleine réintégration par conséquent de la Libye dans la communauté internationale", a souligné le président français.

Les sanctions internationales imposées par les Nations Unies contre Tripoli ont été levées en septembre, mais des sanctions européennes sont toujours en place. Des diplomates ont précisé qu'il s'agissait notamment d'un embargo sur les armes, sur du matériel dit sensible, ainsi que sur des restrictions de circulation.

L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, en 1989 au-dessus du désert du Ténéré, au Niger.

Le froid franco-libyen a été manifeste pendant le sommet dit "5+5" à Tunis où Jacques Chirac et Mouammar Khadafi se sont croisés pendant deux jours mais sans jamais échanger un seul mot ni en public ni en privé, selon des diplomates.

Ceux-ci ont ajouté que le colonel libyen était resté muet tout au long de la séance à huis clos samedi matin alors que les autres dirigeants européens et maghrébins participaient à un débat qualifié de "très ouvert et libre" qui avait notamment porté sur les causes du terrorisme.

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