victimes attentat

(samedi 20 décembre 2003, 13h32)

Paris "salue" le renoncement de Tripoli à ses ADM, mais n'oublie pas l'affaire UTA



PARIS (AP) - Les autorités françaises ont "salué" samedi la décision prise par la Libye de renoncer à ses programmes d'armes de destruction massive (ADM), "sous le contrôle des organisations internationales", tout en appelant à la conclusion rapide des négociations franco-libyennes sur l'attentat du DC-10 d'UTA.

La France "salue (...) les efforts du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui ont permis de parvenir à ce résultat", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin dans une courte déclaration au Quai d'Orsay.

Il réagissait aux propos du chef de l'Etat libyen Moammar Kadhafi, qui a officiellement confirmé vendredi que son pays avait bien tenté par le passé de mettre au point des ADM, mais avait depuis décidé de démanteler ces programmes. L'annonce, fruit de pourparlers secrets de neuf mois entre Londres, Washington et Tripoli, a d'abord été dévoilée par le Premier ministre britannique Tony Blair et le président américain George W. Bush.

Après l'Iran, qui a signé jeudi le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), "c'est maintenant la Libye qui s'engage dans la voie du désarmement et c'est un succès pour toute la communauté internationale", ajouté M. De Villepin. Selon lui, l'annonce libyenne constitue un "pas important" pour le plein retour de ce pays dans la communauté internationale.

"Ainsi se confirme l'efficacité de la démarche politique pour apporter une réponse pacifique aux défis majeurs que constitue aujourd'hui dans le monde le risque de prolifération", a fait valoir M. de Villepin, en défendant l'approche prônée par Paris pour le règlement des conflits internationaux. "Cette démarche constitue un exemple et nous souhaitons que d'autres Etats puissent s'engager résolument dans cette voie".

Si la Libye s'amende sur le dossier des ADM, elle n'a pas encore honoré toutes ses obligations, a toutefois observé le chef de la diplomatie française. "Les engagements pris par les autorités libyennes à propos de l'affaire UTA doivent être mis en oeuvre sans délai", a-t-il souligné. Les discussions en cours entre la Libye et les représentants des familles des victimes "ont connu récemment des progrès" et Paris souhaite "vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement définitif".

Après l'attentat contre le DC-10 d'UTA au-dessus du Niger, le 19 septembre 1989 (170 morts), la France a accepté la levée en septembre dernier des sanctions onusiennes frappant la Libye, bien que n'ayant reçu aucune indemnisation, contrairement à Londres et Washington. Les difficiles tractations pour l'indemnisation dans l'affaire UTA se poursuivent toujours.

"Nous sommes forts, nous le voyons bien, quand la communauté internationale avance unie", a encore observé M. De Villepin. "La clé aujourd'hui pour faire face au défi de la prolifération, comme à tous les autres, c'est bien de tout faire pour affirmer et développer l'unité de la communauté internationale."

AP
tl/mw

Retour au menu presse 2003