victimes attentat

(jeudi 8 janvier 2004, 20h48)

DC-10 d'UTA: signature vendredi d'un règlement définitif du contentieux franco-libyen


PARIS (AP) - Le long contentieux entre Tripoli et les familles des victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA, survenu en 1989 au-dessus du Niger, doit trouver un règlement définitif vendredi, à l'occasion de la visite officielle en France du ministre libyen des Affaires étrangères Abderrahmane Chalgham.

Arrivé à Paris dès jeudi, M. Chalgham rencontrera son homologue français Dominique de Villepin vendredi à 16h au Quai d'Orsay, et les deux hommes s'exprimeront devant la presse à l'issue de cet entretien. Le chef de la diplomatie libyenne sera ensuite reçu à l'Elysée par le président Jacques Chirac.

Le ministre libyen, qui a rencontré jeudi soir le président du Sénat, Christian Poncelet, aura également des entretiens à l'Assemblée nationale, ainsi que des contacts avec le MEDEF et la Chambre de commerce franco-libyenne. Mais sa venue à Paris est avant tout liée à l'accord conclu par le collectif des familles de victimes, conduit par Guillaume Denoix de Saint Marc, et la Fondation Kadhafi, que préside Saïf al-Islam, l'un des fils du chef de l'Etat libyen.

"Un accord a été trouvé, mais il n'est pas encore signé", a déclaré jeudi soir M. Denoix de Saint Marc à l'Associated Press, sans fournir de données chiffrées. "Il y a encore des aspects techniques à régler, comme par exemple des problèmes de traduction, mais nous ne sommes plus en phase de négociations", a-t-il ajouté à l'issue d'ultimes tractations avec la délégation libyenne.

La signature de l'accord est prévue vendredi matin à Paris dans un "lieu privé", a encore indiqué le porte-parole, sans autre précision. Un point de presse devrait ensuite être organisé par le "collectif des familles du DC-10 UTA en colère".

La France avait accepté en septembre dernier la levée des sanctions onusiennes frappant la Libye, bien qu'aucun accord n'ait été trouvé avec Tripoli sur la hausse des dédommagements accordés aux familles des victimes de l'attentat contre le DC-10 d'UTA, le 19 septembre 1989 (170 morts), contrairement aux très substantielles réparations consenties pour l'attentat de Lockerbie, le 21 décembre 1988 (270 morts).

En 1999, après la condamnation par contumace de six Libyens pour l'attentat d'UTA, Tripoli s'était engagé à payer 35 millions de dollars, soit seulement 3.000 à 30.000 euros pour chacune des parties civiles, au nombre de 313 dans ce dossier.

Quatre ans plus tard, les tractations entre la Fondation Kadhafi et le collectif des familles s'éternisant, Paris avait rappelé Tripoli à l'ordre en octobre dernier, brandissant la menace de "conséquences".

Contactées par l'AP, des sources proches de la Fondation Kadhafi ont précisé qu'en vertu de l'accord envisagé, chacune des familles concernées devrait obtenir une indemnisation d'un montant maximal d'un million de dollars (800.000 euros). Par comparaison, les familles des victimes de Lockerbie ont été indemnisées voilà neuf mois à hauteur de dix millions de dollars par passager ayant péri dans l'attentat de 1988 contre un Boeing de la PanAm.

Le 20 décembre dernier, Dominique de Villepin affirmait que "les engagements" pris par la Libye à propos de l'affaire UTA devaient être "mis en oeuvre sans délai", dans la perspective d'un "plein retour" de ce pays dans la communauté internationale. Faisant état de "progrès" dans les discussions, il ajoutait que la France souhaitait "vivement qu'elles puissent aboutir rapidement à un règlement définitif".

AP
tl/mw/com

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