victimes attentat

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(vendredi 9 janvier 2004, 10h59)

DC-10: 1 million de dollars par victime en quatre versements, selon les familles


PARIS (AFP) - Les familles de victimes du DC-10 d'UTA recevront chacune 1 million de dollars par victime en quatre versements, a annoncé vendredi à Paris, peu avant la signature de l'accord, le porte-parole du collectif des familles, Guillaume Denoix de Saint-Marc.

Au total, 42,5 million de dollars doivent être versés ce jour. Les trois autres versements seront opérés dans les six mois à venir, selon la même source.

"Le processus a été mis en place sans contrepartie", a déclaré M. Denoix de Saint-Marc qui a évoqué "un geste gratuit".

"Concernant les six Libyens dont un beau-frère du président Kadhafi condamné à la perpétuité en 1999, leur sort est laissé à la justice française qui doit statuer en toute indépendance", selon la même source.

Le mandat d'arrêt contre ces six Libyens court jusqu'en 2019.

Interrogé sur la plainte déposée par SOS Attentats contre le président Kadhafi devant la Cour européenne des Droits de l'Homme, M. Denoix de Saint-Marc a rappelé que "normalement, SOS Attentats s'est engagé à retirer cette plainte en cas d'accord".

Une délégation libyenne était arrivée vendredi à 09h20 au siège d'un cabinet d'avocat parisien.

"Nous sommes heureux d'être arrivés à un accord qui met fin à plusieurs années de négociations", a déclaré le directeur de la Fondation Kadhafi, Abdu Salam, avant de pénétrer dans le cabinet d'avocat. Il a par ailleurs fait part d'un accord passé avec les familles pour l'organisation commune d'une cérémonie sur les lieux de la catastrophe au Niger, qui, selon lui, symboliserait la réconciliation entre les deux pays.

La France attendait depuis plusieurs mois un tel accord, alors que les Etats-Unis, qui ont déjà obtenu une indemnisation pour un attentat, également attribué à la Libye, contre un avion de la compagnie américaine Panam, ont par ailleurs obtenu, avec le concours de la Grande-Bretagne, que Tripoli renonce à ses armes de destruction massive.

Cet accord franco-libyen devrait intervenir en marge d'une visite du ministre libyen des Affaires étrangères dans la capitale française, qui doit rencontrer vendredi son homologue français Dominique de Villepin et le président Jacques Chirac.

L'accord d'indemnisation, attendu depuis plusieurs mois, a été annoncé jeudi au plus haut niveau du régime libyen, puisque c'est l'un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qui l'a indiqué à l'AFP.

Le président du Sénat français (chambre haute) Christian Poncelet a pour sa part annoncé, jeudi, que la question de l'indemnisation des victimes du DC-10 d'UTA était "réglée", à l'issue d'un entretien jeudi soir avec le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahmane Chalgham.

Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahmane Chalgham est arrivé jeudi à Paris où il a débuté dès jeudi soir des entretiens avec les responsables français à propos des relations bilatérales et de l'affaire de l'UTA.

Le ministre libyen discutera "des moyens de renforcer les relations entre les deux pays et évoquera entre autres l'affaire de l'indemnisation" des familles des victimes de l'attentat de décembre 1989 contre le DC-10 d'UTA au-dessus du Niger, a-t-on indiqué à Tripoli.

La signature d'un accord d'indemnisation a été ces derniers mois présentée à plusieurs reprises comme imminente sans qu'elle se concrétise. L'attentat contre le DC-10 d'UTA avait fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, en 1989, au-dessus du désert du Ténéré, au Niger.

Un accord de principe avait été signé le 11 septembre entre les représentants des familles de victimes et la Fondation Kadhafi, prévoyant un engagement à conclure les négociations d'indemnisation dans un délai d'un mois.

A la veille de l'expiration de ce délai, le président Jacques Chirac avait rappelé à la Libye ses engagements, avertissant que s'ils n'étaient pas tenus la France en tirerait des conséquences "sans agressivité et sans faiblesse". Cette mise en garde avait conduit à une reprise du dialogue.

M. Chalgham, s'entretiendra avec M. de Villepin "vendredi à 16H00 (15H00 GMT)" et les deux ministres tiendront un point de presse commun "à l'issue de cet entretien" une heure plus tard, a précisé jeudi le ministère français des Affaires étrangères.

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