victimes attentat

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(vendredi 9 janvier 2004, 18h57)

DC-10 UTA: les familles recevront 1 million de dollars par victime


PARIS (AFP) - L'accord d'indemnisation des familles de victimes de l'attentat du DC-10 d'UTA, signé vendredi à Paris avec les Libyens, a levé le dernier obstacle à une normalisation des relations entre Paris et Tripoli, quatorze ans après l'attentat contre l'avion français attribué à la Libye.

Cet accord "ouvre de nouvelles perspectives entre notre pays et la Libye", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin lors d'une conférence de presse tenue avec son homologue libyen Abdelrahmane Chalgham.

"Il répond à l'exigence d'équité qui est la notre depuis un an", a estimé le ministre français. "Nos pensées vont avec émotion aux victimes de cet attentat".

De son côté, M. Chalgham a déclaré que "les relations bilatérales (entre la France et la Libye) étaient bonnes : elles vont devenir excellentes". Il a souhaité une relance des relations économiques et notamment "une sorte de feuille de route pour les entreprises françaises et libyennes en Libye".

M. Chalgham a aussi appelé à la collaboration des deux pays dans la résolution des conflits africains.

L'accord portant sur le versement, en quatre fois, d'un million de dollars pour chaque victime a été signé vendredi matin à Paris entre les représentants des familles et la fondation de bienfaisance libyenne Kadhafi.

Au total, la Libye s'est engagée à verser 170 millions de dollars pour cet attentat perpétré en septembre 1989 et qui a fait 170 morts de 17 nationalités, dont 54 Français, lorsque l'appareil s'est écrasé dans le désert du Ténéré (Niger).

La France est désormais favorable à une "normalisation progressive" des relations entre l'Union européenne et Tripoli, a souligné M. de Villepin à l'issue d'un entretien avec son homologue libyen, tout en précisant que cette normalisation à l'échelle de l'UE "nécessitera le règlement de l'affaire relative à l'attentat survenu en 1986 à la discothèque La Belle".

Trois personnes avaient été tuées et 260 autres blessées lors d'un attentat attribué à la Libye en 1986 dans cet établissement de nuit de Berlin-Ouest fréquenté essentiellement par les militaires américains.

Le gouvernement allemand attend toujours des "faits", près de cinq mois après l'annonce de la Libye qu'elle allait dédommager les victimes de l'attentat, a indiqué vendredi le ministère allemand des Affaires étrangères.

Les Européens doivent par ailleurs décider collectivement d'une levée de l'embargo sur les armes concernant la Libye, selon le ministère français des Affaires étrangères.

La Libye, accusée dans le passé de soutenir le terrorisme, n'a toujours pas effectué son retour définitif au sein de la communauté internationale.

Si l'embargo concernant la Libye a été levé en septembre dernier par le Conseil de Sécurité de l'ONU, les Etats-Unis maintiennent leurs sanctions unilatérales et l'inscription de la Libye sur leur listes des Etats qui soutiennent le terrorisme.

Le président américain George W. Bush a prolongé le 5 janvier dernier les sanctions américaines imposées à la Libye depuis 1986, affirmant que Tripoli devait poursuivre par des "mesures concrètes" sa politique d'ouverture sur les armes non conventionnelles.

L'accord entre les familles des victimes du vol UT772 et la Fondation Kadhafi demeure bien moins avantageux que celui conclu en août dernier entre Washington, Tripoli et Londres, sur le versement de quelque 2,7 milliards de dollars aux familles des victimes de l'attentat de Lockerbie (270 morts en décembre 1988), soit dix millions de dollars par familles.

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