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(Lundi 26 avril 2004)

Visite historique du colonel Kadhafi à Bruxelles

Chronique ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) du 26/04/2004

La venue du colonel Kadhafi à Bruxelles sera sa première visite officielle en dehors du continent africain et du Moyen Orient depuis 1989, lorsqu'il avait participé à Belgrade à un sommet des pays non-alignés.Mouammar Kadhafi rencontrera mardi 27 avril, le président de la Commission européenne, Romano Prodi, et le lendemain, le chef du gouvernement belge, Guy Verhofstadt.

Romano Prodi et le guide de la révolution libyenne se connaissent déjà.La Libye est le seul pays de la région avec lequel l'Europe n'entretient pas de relations formelles mais cela n'avait pas empêché Romano Prodi, dès son arrivée il y a 5 ans à la tête de la Commission européenne - bien avant que le colonel Kadhafi ne redevienne un interlocuteur fréquentable -, de s'engager activement en faveur d'un rapprochement avec Tripoli.A l'époque, les initiatives de M. Prodi appuyées par l'Italie, ancienne puissance coloniale et premier partenaire commercial de la Libye avaient irrité Paris, Londres et d'autres capitales européennes.Depuis un an, les choses évoluent.La Commission européenne cherche à définir les cadres d'une coopération avec ce pays dans les domaines de la lutte contre l'immigration clandestine, de la pêche et de l'énergie.Les arrangements conclus par la Libye sur les dossiers des attentats de Lockerbie et du DC 10 d'UTA, le renoncement à son programme d'armes de destruction massive, facilitent l'amélioration de ses relations avec l'UE.Les premiers ministres italien et britannique ont déjà fait le déplacement de Tripoli.Le président français pourrait les suivre sous peu.

A Bruxelles,le colonel Kadhafi aura l'occasion de discuter de la participation de son pays au processus de Barcelone qui lie, depuis 1995, l'Union européenne aux Etats du bassin méditérranéen.Tripoli n'y a jusqu'à présent qu'un statut d'obersvateur.Pour en devenir membre à part entière, comme il en a exprimé l'intention les 27 février et 2 mars derniers, il lui faudra lever un obstacle diplomatique.La Libye devra souscrire aux principes du partenariat euro-méditéranéen dont l'objectif est de faire de la région une zone de dialogue, y compris avec Israël.Reste à voir si Tripoli est prêt à faire ce geste.

Anne-Marie Mouradian
Article publié le 26/04/2004
Dernière mise à jour le 26/04/2004 à 18:01 (heure de Paris)

photo RFI

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