victimes attentat

(jeudi 5 août 2004)

Les enfants terribles du Grand Leader

Seif al-Islam, le dauphin
L’aîné des enfants de Muammar et de Safia, infirmière, deuxième épouse du colonel, semble le mieux placé pour succéder à son père. Propulsé sur la scène internationale par son rôle dans la libération des otages de Jolo, et dans l’indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie et du DC10 d’UTA, ce célibataire de 32 ans aux allures de play-boy joue depuis quelques années l’ambassadeur de charme de la Libye auprès des Occidentaux. En 1997, lors de son inscription à l’International Business School de Vienne, son arrivée à l’aéroport, accompagné de quatre gardes du corps et de… deux tigres du Bengale, avait failli lui coûter la délivrance de son permis de séjour. Si les deux tigres ont fini au zoo, lui a pu profiter de son séjour pour apprécier le charme des belles Autrichiennes et nouer une amitié avec le populiste Jörg Haider.

Mohamed, le sage
Fils de Muammar et de Kairia, première femme du Guide, il est, à 34 ans, l’aîné des Kadhafi, et celui qui se fait le moins remarquer. Ingénieur, amateur de sports mécaniques et de football, il dirige la société libyenne des télécommunications (en affaires avec Alcatel). Il préside le Comité olympique libyen ainsi que le deuxième grand club de football du pays.

Al-Saidi, « le hooligan»
Surnommé «le hooligan», Al-Saidi, 30 ans, a le caractère impétueux et imprévisible de son père. Frère cadet de Seif al-Islam, cet ingénieur de formation préfère le football à la politique. Vice-président de la fédération libyenne, il siège au conseil d’administration du club italien de la Juventus de Turin. Il a commencé sa carrière de joueur international en intégrant l’équipe de Pérouse en octobre 2003. Il écope immédiatement de trois mois de suspension, pour dopage. En 1996, sa passion pour le sport avait déjà coûté la vie de trente personnes lors d’un match de football à Tripoli entre son équipe et celle de son frère Mohamed. Al-Saidi avait essayé d’influencer l’arbitre pour faire accorder un but à son équipe. Les gardes du corps des deux princes avaient commencé à se battre. Avant d’ouvrir le feu sur les spectateurs qui s’étaient mis à chanter des slogans anti-Kadhafi...

Aïcha, la fille
Surnommée «la Claudia Schiffer de Libye», l’unique fille de Kadhafi, âgée de 28 ans, a fait une partie de ses études de droit à la Sorbonne. Elle préside aujourd’hui une association d’aide aux Libyens démunis. A l’instar de ses frères, Aïcha a l’art de se faire remarquer. Lors d’un voyage à Londres en juillet 2000, elle s’est rendue au Speaker’s Corner de Hyde Park pour défendre la cause des combattants de l’IRA, qu’elle a qualifiés de «combattants de la liberté», provoquant la colère des services britanniques. En France, un simple contrôle de bagages à l’aéroport de Nice, l’été 2002, a été à l’origine d’un véritable incident diplomatique entre Paris et Tripoli. Retardée, Aïcha avait finalement manqué son avion…

Motassim Bilal, le cadet
Aussi connu sous le nom d’Hannibal, le plus jeune des fils de Kadhafi, médecin et lieutenant formé à l’Académie militaire égyptienne, a opté pour une carrière dans l’armée libyenne. Coureur de jupons et amateur de belles voitures, il s’est lui aussi distingué par ses accès de colère. Lors d’un passage à Rome en août 2001, ivre, il provoque une bagarre avec des policiers italiens qu’il asperge avec un extincteur.

Marion Heilmann

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