victimes attentat

(Mardi 12 octobre 2004, 19h01)

La politique étrangère au centre de la dernière étape chinoise de Jacques Chirac


HONG KONG (AP) - Au dernier jour de sa visite d'Etat en Chine, Jacques Chirac a annoncé une prochaine visite en Libye et insisté sur le souhait de Paris de participer à la conférence sur l'Irak, prévue le 25 novembre prochain en Egypte.

Lors d'une conférence de presse à Hong Kong, Jacques Chirac a déclaré avoir "l'intention, avant la fin de cette année, de (se) rendre à l'invitation qui (lui) a été faite depuis déjà un certain temps d'aller en Libye".

Pour le président Chirac, les conditions d'une telle visite sont désormais réunies, avec le règlement de "l'affaire du vol français", à savoir la signature de l'accord sur l'indemnisation des victimes de l'attentat perpétré le 9 janvier 1989 contre le DC-10 d'UTA au-dessus du Niger (170 morts).

"La deuxième (condition), l'affaire de la boîte de nuit allemande (...) a également été réglée", a-t-il noté, faisant allusion à la compensation des victimes non-américaines de l'attentat du 5 avril 1986 contre une discothèque de Berlin.

"A partir de là, et à partir de la levée de l'embargo et de la décision européenne, je suis tout à fait disposé à aller en Libye et je m'y rendrais avant la fin de cette année", a-t-il indiqué.

Interrogé sur l'Irak, Jacques Chirac a préconisé "une approche pacifique et de dialogue" pour maîtriser les violences qui participent "à une espèce de folie qui est l'opposition entre l'Occident et l'islam", "une absurdité excessivement dangereuse".

Il a en outre souligné que "la France (était) tout à fait décidée à participer" à la conférence internationale sur l'Irak, organisée le 25 novembre en Egypte à l'initiative du président égyptien Hosni Moubarak.

"Naturellement, il va falloir que les ministres des Affaires étrangères se mettent d'accord sur l'ordre du jour et sur les participants", a-t-il noté, rappelant qu'à l'origine, la conférence "avait été proposée par la Russie et la France, ensemble, il y a un an ou un an et demi".

Le président français a notamment insisté sur la nécessité d'y évoquer la tenue des élections irakiennes "à la date prévue", la "création d'un véritable gouvernement" et "des conditions de retour à la complète souveraineté qui implique le départ des forces d'occupation".

Jacques Chirac s'est également exprimé sur la désignation de nouveaux pays comme membres permanents à l'ONU. "Je souhaite ardemment que l'Allemagne qui est la troisième ou quatrième puissance du monde soit membre du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré. "Je dirais la même chose du Japon", a-t-il poursuivi, citant également le Brésil et l'Inde comme d'éventuels nouveaux membres.

Lors de son déplacement à Hong Kong, le président français a également rencontré Tung Chee-Hwa, chef de l'exécutif de la Région administrative spéciale de Hong Kong, ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997.

Le chef d'Etat français en a profité pour promouvoir la candidature du centre Georges Pompidou à un partenariat avec la Chine, pour la réalisation d'un grand centre culturel à Kowloon (Hong Kong).

Lors d'une allocution devant la communauté française, forte de 6.000 personnes, il a salué la réussite de quelque 450 entreprises françaises installées à Hong Kong.

Un peu plutôt, Jacques Chirac a souligné que chaque fois que la France s'implantait sur un marché, en Asie, l'essentiel des revenus tirés allait "en France et l'essentiel du travail qui en découlait se faisait en France".

Au terme de cette étape hongkongaise, dernière d'une tournée asiatique de sept jours avec escale au Vietnam et à Singapour, Jacques Chirac a quitté l'Empire du Milieu mardi soir. Il était attendu tôt mercredi matin à Paris.

AP
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