victimes attentat

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(Mardi 23 novembre 2004)

France-Libye : place au commerce !

La Libye se classe au 76e rang des clients de la France et au 60e rang de ses fournisseurs. Au total, elle ne représente qu’à peine 0,1 % du commerce extérieur de ce pays, mais le vent est en train de tourner. Les 24 et 25 novembre, le président Jacques Chirac devrait se rendre en visite officielle à Tripoli, ce qui constituera le point d’orgue d’une offensive diplomatique de grande ampleur engagée il y a un an. Il y a d’abord eu la levée des sanctions internationales contre la Jamahiriya. Ensuite, et surtout, l’apurement de la plupart des contentieux entre les deux pays : indemnisation des victimes de l’attentat contre le DC10 d’UTA, règlement en cours des litiges commerciaux avec plusieurs entreprises françaises... Le ciel des relations franco-libyennes est désormais dégagé : place, donc, au business !

Le marché libyen n’est certes pas à négliger : des positions plus qu’intéressantes sont à prendre dans les secteurs de la prospection pétrolière et gazière, de l’aéronautique, des télécoms, des grands travaux, de l’assurance, de la pétrochimie, des transports, etc. Les

recettes d’exportation pétrolières libyennes seront, cette année, supérieures à 15 milliards de dollars, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2003. Cela signifie que le montant global des contrats soumis à appels d’offres pourrait dépasser 5 milliards de dollars par an à partir de 2005.

La visite de Chirac intervient après celle de Chokri Ghanem, le chef du gouvernement libyen, à Paris, au mois d’avril. Et à celle de François Loos, le ministre français du Commerce extérieur, à Tripoli, en mars 2004. De nombreux hommes d’affaires français se sont également rendus dans la capitale libyenne au cours des derniers mois, notamment lors de la Foire de Tripoli, en avril. Rien ne paraît désormais s’opposer à une visite de Mouammar Kaddafi à Paris, dans le courant de l’année prochaine.

Le commerce franco-libyen devrait dépasser cette année 1 milliard d’euros. La France, qui achète beaucoup plus qu’elle ne vend (voir infographie), souhaite évidemment exporter davantage. Avec 4 % ou 5 % de parts du marché, elle n’occupe actuellement que la 7e place au palmarès des fournisseurs de la Libye, loin derrière l’Italie, l’Allemagne, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, la Tunisie et le Japon.


Samir Gharbi

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