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(Mercredi 24 novembre 2004)

Chirac en Libye, une première française

Le chef de l'Etat est arrivé mercredi à Tripoli pour sceller la réconciliation avec la Libye après sa renonciation au terrorisme et tenter de profiter de sa richesse pétrolière • C'est la première visite d'un président français dans le pays depuis son indépendance en 1951 •

Par Libération.fr (avec AFP)
mercredi 24 novembre 2004 (Liberation.fr - 16:29)

Le président français Jacques Chirac est arrivé mercredi après-midi à Tripoli, pour une visite officielle de 24 heures en Libye, la première d'un président de la République française depuis l'indépendance du pays en 1951. Chirac devait ensuite se rendre immédiatement au palais de Bab Azizia, où il devait recevoir les honneurs avant un premier entretien avec le numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi.

En signe de bienvenue, les grandes artères du bord de mer de la capitale étaient pavoisées de drapeaux tricolores français et verts libyens. D'immenses affiches représentaient aussi de hauts faits de la Révolution française de 1789, comme la prise de la Bastille, pour saluer cette première visite d'un président de la République française depuis l'indépendance du pays. En face du grand hôtel où doit résider le chef de l'Etat, une affiche géante célèbre «2004: la rencontre des pionniers», allusion à la France révolutionnaire et à la Jamahiriya libyenne («Etat des masses») instaurée en 1969 par Kadhafi.

Le président français devait en fin d'après-midi s'adresser aux quelque 500 membres de la communauté française de Libye, à la résidence de l'ambassade de France, puis être l'hôte à dîner du colonel Kadhafi. Ces entretiens au sommet visent à ouvrir «un nouveau chapitre» dans les relations tumultueuses entre les deux pays, une fois refermée la page du terrorisme qui avait mis la Libye au ban des nations. Le chef de la Jamahiriya nourrit des ambitions africaines et s'est parfois retrouvé en travers de la route de Paris. La France cherche aussi à avoir sa part des ressources pétrolières libyennes, un marché aujourd'hui dominé par les sociétés américaines. Total, principal investisseur français en Libye, qui extrait 4,3 % de la production de pétrole, mène actuellement des discussions sur des projets en exploration et ingénierie.

Soulignant hier «la connotation politique importante» de la visite de Chirac, le Premier ministre libyen a qualifié la France de «puissance mondiale au rôle influent dans l'Union européenne». On ne pouvait guère être plus clair pour exprimer les attentes réalistes de Tripoli à l'égard de Paris. A l'issue de sa visite, le président français s'envolera demain pour Ouagadougou, la capitale burkinabé, pour participer au dixième Sommet de la francophonie, où la situation en Côte-d'Ivoire sera l'un des grands sujets de discussion.

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