victimes attentat

(Mercredi 24 novembre 2004)

Notre ami Kadhafi

Qu'elle paraît lointaine, l'époque où l'aviation américaine avait bombardé Tripoli, tuant au passage l'un des enfants du colonel Kadhafi, tandis que la France lui refusait le survol de son territoire. Depuis, le guide de la révolution libyenne, figure du terrorisme international, s'est assagi après avoir compris au lendemain du 11-Septembre, que les Etats-Unis ne le rateraient plus s'il ne rentrait pas dans le rang.

Outre son renoncement aux armes de destructions massives, spectaculairement affiché, le préalable était d'apurer les contentieux nés des attentats contre le Boeing de la Panam au-dessus du village de Lockerbie (Ecosse) et contre le DC 10 d'UTA qui s'était écrasé dans le désert du Ténéré. La France s'est battue pour revaloriser l'indemnisation de ses victimes mais, à l'aune de leur poids respectif, Paris et Washington n'ont pas été traitées sur un pied d'égalité.

Scruté par l'association des victimes, Jacques Chirac s'est longtemps tenu à distance du bouillant colonel spécialiste de l'agit-prop en Afrique. Notamment au Tchad, qu'il ne cessera de vouloir déstabiliser en se heurtant aux soldats français. Il fut un temps où l'évocation de sa venue en France, fût-ce dans le cadre du Parlement de Strasbourg, suscitait un démenti immédiat de l'Elysée. Aujourd'hui, la France ne peut rester à l'écart des délégations occidentales qui se succèdent à Tripoli depuis la levée des sanctions économiques.

Kadhafi serait-il pour autant devenu un partenaire fiable ? Voire. Cette visite officielle en Libye suivie d'une participation du chef de l'Etat au X e sommet franco-africain, qui se tiendra à Ouagadougou (Burkina), prend tout son relief dans le contexte de la crise ivoirienne. La France pourra concrètement mesurer à travers les échanges entre partenaires et les résolutions communes quelle est son influence réelle sur le cours des événements dans son ancien pré carré.

Retour au menu presse 2004