victimes attentat

(mardi 7 décembre 2004)

Ripostes
Vies humaines à monnayer


Repousser un peu les limites de l’horreur.

C’est ce que semblent avoir décidé les autorités libyennes.

Elles se sont en effet déclarées prêtes à envisager l’annulation de la peine de mort prononcée par un tribunal libyen contre cinq infirmières bulgares accusées d’avoir provoqué une épidémie de sida dans un hôpital libyen, si Sofia verse des indemnités aux familles touchées.

Les accusées ont été condamnées début mai par un tribunal de Benghazi (nord), au terme d’un procès qui avait duré quatre ans.

Ce verdict avait été sévèrement condamné par l’Union européenne.

« La question comporte trois volets : le premier concerne les familles des enfants décédés du sida, le deuxième est le problème des enfants malades, et le troisième est celui des infirmières bulgares », a déclaré dimanche le ministre libyen des Affaires étrangères Abdel Rahmane Chalgham.

« Il est possible d’indemniser les familles des victimes et de traiter les malades en coopération avec l’Union européenne, et ensuite réexaminer l’affaire des infirmières bulgares », a-t-il dit.

La Bulgarie, qui a fait appel, a depuis lancé une campagne tous azimuts pour la libération de ses ressortissantes, en soulignant leur innocence.

Une innocence dont les autorités de Sofia apportent la preuve en se référant aux témoignages du professeur français Luc Montagnier, codécouvreur du virus de sida, et du professeur italien Vittorio Colizzi, selon lesquels l’épidémie était due à la mauvaise hygiène à l’hôpital et avait commencé avant l’arrivée des infirmières...

M. B.

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