victimes attentat

(Jeudi 9 décembre 2004, 19h04)

Le fils du colonel Kadhafi exclut une exécution des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye


TRIPOLI (AP) -- Le fils du dirigeant libyen Moammar Kadhafi a exclu jeudi une exécution des cinq infirmières bulgares condamnés à mort en Libye après avoir été déclarées coupables d'avoir délibérément infecté plus de 400 enfants libyens avec du sang contaminé par le virus du SIDA.

Les cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été condamnés à mort le 6 mai dernier par le tribunal de Benghazi, dans l'est de la Libye. La Bulgarie, l'Union européenne et les Etats-Unis ont exhorté le régime de Moammar Khadafi à revoir le verdict.

«J'écarte la possibilité d'une exécution des condamnées bulgares et la peine capitale, d'une façon générale, sera reconsidérée pour qu'elle ne s'applique que dans des cas précis et limités», a déclaré Seif el-Islam Kadhafi dans un entretien téléphonique à l'Associated Press.

Il a expliqué que la peine des infirmières pourrait être commuée. «Les Bulgares accusées ont déjà fait appel de leur condamnation à mort, qui pourrait être réduite à une peine plus légère», a-t-il dit. «Et ensuite l'accord d'extradition avec la Bulgarie pourrait être engagé».

Dimanche, le ministre libyen des Affaires étrangères Abdel Rahman Shalqam avait laissé entendre pour la première fois que la peine de mort pourrait être reconsidérée si les familles des victimes défuntes recevaient des compensations et si les victimes encore en vie étaient soignées.

Directeur de la fondation caritative Kadhafi, le fils du colonel Kadhafi, qui n'occupe pas de poste officiel mais fait souvent office de porte-parole de son père, a lui aussi évoqué le versement de compensation aux familles des victimes et l'installation d'un centre en Libye pour soigner les enfants contaminés par le virus du SIDA. Mais la Bulgarie s'est opposée à toute compensation, estimant qu'il s'agirait d'une reconnaissance de culpabilité.

Le professeur français Luc Montagnier, co-découvreur du virus du SIDA, avait estimé lors du procès que les enfants avaient été infectés en 1997 soit plus d'un an avant l'arrivée de ce personnel soignant, et a mis en cause les conditions d'hygiène dans l'hôpital de Benghazi.

AP

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