victimes attentat

(dimanche 5 juin 2005 19h16)

Un journaliste libyen retrouvé mort après sa disparition (famille)


n journaliste libyen, porté disparu depuis le 21 mai, a été retrouvé mort mercredi à Benghazi, dans l'est de la Libye, a annoncé dimanche sa famille, appelant la Fondation Kadhafi de bienfaisance, présidée par Seif El-Islam, le fils du chef de l'Etat libyen, à ouvrir une enquête.

"Nous, la famille du journaliste Daïf Ghazal, appelons d'urgence la Fondation Kadhafi à intervenir pour élucider les circonstances de la disparition et de la mort de l'écrivain-journaliste et à ouvrir une enquête sur cette affaire", affirme un communiqué dont l'AFP a reçu copie.

Le texte est signé de huit membres de la famille du journaliste, dont trois de ses frères, trois oncles, un cousin ainsi que son grand-père Awad Moussa Jibril.Libya Watch, une organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres, avait appelé samedi les autorités libyennes à élucider le sort du journaliste.

L'organisation avait exprimé son inquiétude, évoquant la possibilité qu'il ait pu être tué par "des extrémistes des Comités révolutionnaires, avec qui il était en désaccord", selon un communiqué reçu par l'AFP.

Libya Watch affirmait que "Daïf al-Ghazal avait été enlevé par des inconnus à minuit le samedi 21 mai à Benghazi. Il avait ensuite été conduit par la force des armes vers un lieu inconnu", selon le texte. L'organisation avait fait assumer à "l'Etat libyen la responsabilité de la disparition du journaliste et de sa liquidation éventuelle". Cette affaire est susceptible de "détruire tous les efforts que déploie le gouvernement pour améliorer la situation des droits de l'Homme" dans le pays, soulignait-elle par ailleurs.

Le communiqué condamnait avec force "les méthodes des enlèvements, les liquidations et les assassinats pratiqués par les autorités libyennes dans le passé pour faire taire les opinions contraires" à celles de l'Etat.

Daïd Ghazal était âgé de 32 ans et membre de la Ligue des écrivains libyens, selon Libya Watch.Il avait travaillé dix ans avec le Mouvement des Comités révolutionnaires dont quatre pour "La marche verte", son organe. Le Mouvement se définit comme "politico-culturel" et appelle à l'instauration du pouvoir du peuple "conformément aux enseignements du leader Mouammar Kadhafi". Ayant protesté contre ce qu'il avait qualifié de "chemin tordu", la voie suivie par les autorités libyennes, Daïd Ghazal avait décidé de ne plus écrire dans la presse locale, selon Libya Watch.

Les médias en Libye sont propriété de l'Etat et strictement contrôlés par les autorités.

Des sources de la presse libyenne ont confirmé dimanche que le journaliste Daïf Ghazal avait disparu le 21 mai à Benghazi et que son corps avait été retrouvé dans la même ville le 1er juin.

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