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(Vendredi 23 décembre 2005, 15:40)

Procès infirmières bulgares en Libye:audience dimanche de la Cour suprême

 

La Cour suprême libyenne tiendra dimanche une nouvelle audience pour entendre la plaidoirie du parquet général dans le dossier des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort sous l'accusation d'avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens.

"La Cour ne prendra aucune décision à l'issue de cette audience qui sera consacrée à la plaidoirie de l'avocat de l'Etat. Celui-ci doit rejeter toute responsabilité publique dans ce crime", a indiqué à l'AFP le défenseur des infirmières bulgares, Me Osmane al-Bizanti.

Le président bulgare Georgy Parvanov a dit croire à un "résultat heureux" des négociations en cours avec Tripoli, dans une interview à paraître samedi dans le quotidien bulgare 24 Tchassa.

Cependant, selon lui, la libération des infirmières "aura un prix très élevé" pour Sofia, dont il n'a précisé ni le montant, ni la nature.

Vendredi, Sofia et Tripoli ont annoncé la création d'un fonds de compensation international au bénéfice des enfants libyens atteints du sida et des familles des enfants morts de cette maladie, en partenariat avec l'Union Européenne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

Le fonds, dont le montant n'a pas été indiqué, financera les soins aux enfants libyens atteints du sida, l'amélioration et l'équipement du centre hospitalier spécialisé de Benghazi (nord) et l'aide aux familles des enfants décédés, selon le porte-parole de la fondation caritative du fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam.

L'avocat des familles des enfants libyens contaminés, Me Abdallah el-Moghrabi, avait affirmé que l'aboutissement des discussions en cours pour indemniser les victimes "faciliterait la commutation de la peine capitale en prison à perpétuité" qui pourrait être suivie d'une mesure de grâce.

Emprisonnés depuis près de sept ans, les six accusés clament leur innocence. Ils ont obtenu le soutien de l'Union européenne et des Etats-Unis.

En mai 2004, la justice libyenne les avait condamnés à mort après les avoir reconnus coupables d'avoir inoculé le sida à 426 enfants libyens, dont 51 sont morts, à l'hôpital de Benghazi.

L'audience de dimanche devrait être la dernière avant que la Cour n'annonce sa décision sur la recevabilité d'un appel des accusés, selon Me Bizanti. La Cour peut confirmer la peine de mort ou ordonner un nouveau procès.

Lors du procès en première instance, le co-découvreur du virus du sida, le professeur français Luc Montagnier, avait estimé que l'épidémie avait commencé avant l'arrivée des infirmières bulgares en Libye et qu'elle était due aux mauvaises conditions d'hygiène à l'hôpital de Benghazi.

L'avocat libyen des infirmières avait plaidé "la solidité des preuves fournies par la défense" dans ce sens.

Les familles de cinq infirmières bulgares séjournent depuis le 15 décembre à Tripoli. Elles rendent visite quotidiennement aux détenues dans la prison Al-Jadida dans la capitale libyenne.

Une source à la fondation Seif al-Islam a affirmé que celle-ci avait facilité le séjour des familles en Libye en accélérant notamment les procédures de visas d'entrée et en leur assurant un logement.

Les familles doivent rester à Tripoli jusqu'au 23 décembre et "fêter Noël en prison" avec les détenus, selon la même source.

Un représentant de la Commission européenne, qui a rendu visite aux prisonniers, a affirmé qu'ils étaient détenus dans de bonnes conditions et qu'ils disposaient d'une ligne téléphonique, d'une liaison internet et de douches.

La chanteuse française Sylvie Vartan, d'origine bulgare, a lancé jeudi un nouvel appel à la "clémence" au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

"Je vous écris au nom des femmes de bonne volonté pour demander votre clémence", a écrit la chanteuse dans une lettre rendue publique à Paris.

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